Lille : les porteurs de coran tiennent salon

jeudi 22 mai 2025

Dans le nord, on a connu les porteurs de missels, les Mulliez, Motte, Prouvost, Béghin, qui infestaient les politiques locales de leurs bondieuseries. Aujourd’hui, ce sont les éditions Les Étaques qui organisent à la Bourse du travail de Lille un « Salon du livre politique » au service de l’islamisme militant. Des maisons d’édition de toute la France ont confirmé leur présence il y a plusieurs semaines, mais les organisateurs n’ont dévoilé leur programme final qu’au dernier moment, avec la venue de la racialiste Houria Bouteldja – mais quelle différence entre racialisme et racisme ? Des précisions permettront de comprendre en quoi cette invitation est conforme aux stratégies de la maison d’édition : courtiser les religieux les plus réacs – du moment qu’ils sont musulmans –, comme s’il n’y avait pas dans les quartiers et associations de courageux militants de la gauche arabe ; laïcs, féministes, universalistes, et réfugiés des divers « Printemps ».

JPEG - 25.6 kioDans Bâillonner les quartiers paru en 2020 aux Étaques, le sociologue Julien Talpin prêchait une alliance avec les Frères musulmans, représentants selon lui d’un « islam progressiste », et remparts contre les salafistes. On le retrouve pourtant à converser trois ans plus tard avec Elias d’Imzalène, militant salafiste, contre la « Loi confortant le respect des principes de la République », dite « Loi séparatisme ».
D’Imzalène a écopé dernièrement de 5 mois de prison avec sursis après avoir appelé à l’intifada dans les rues de Paris. Il est connu pour être un proche de Soral & Dieudonné, opposé au mariage homo et à l’éducation sexuelle à l’école. Voyez Internet pour plus d’informations. Son combat, c’est la sécession avec les mécréants. Talpin, fondateur d’un « Observatoire des libertés associatives » engagé contre le Contrat d’engagement républicain institué par la loi « Séparatisme », et partisan d’une alliance avec les réacs de l’islam, ne pouvait que sympathiser avec lui.

Talpin est chercheur CNRS au Ceraps, un laboratoire de science politique à Lille, où il dirige le Projet de recherche « ASSOPOP – Associations et pouvoirs publics : défiance, coopération et co-construction », qui finance son observatoire. On en déduit qu’il se donne de l’argent public à lui-même, pour financer ses propres séminaires et conférences, mais aussi le poste du « Chargé de recherche » de son « Observatoire » qui n’est autre que l’animateur des Étaques. Vous suivez ? Cet « Observatoire » est par ailleurs soutenu par des députés insoumis comme Aurélien Taché, Danielle Obono, Mathilde Panot, ou la maire écolo de Poitiers Léonore Moncond’huy.

Mélange des genres toujours, son « terrain », ce sont ses amis, sinon les bénévoles et bénéficiaires des assos qu’il préside. Les personnes interrogées pour son dernier livre La France, tu l’aimes mais tu la quittes, sont recrutées pour raconter ce qu’il voulait entendre ; pour justifier la conclusion préalablement formulée. Ce qui enlève toute valeur sociologique à son travail. Mais n’empêche pas les éloges du Monde, France Inter, Libé, Socialter, Quotidien, etc.

Le premier rapport de l’« Observatoire », coordonné par Julien Talpin et Antonio Delfini, le sociologue des Étaques, présente 100 cas de « restrictions de libertés associatives » témoignant selon eux d’une « citoyenneté réprimée ». Le deuxième critique plus particulièrement la répression de l’islamisme, dans laquelle ils voient « Une nouvelle chasse aux sorcières ». La référence est un peu exagérée, à l’égard de gens qui visent à instaurer un État religieux.

Après Talpin, Les Étaques publient en 2024 Ali Rahni (Pour le meilleur et pour le Pile), frère musulman et lui aussi compagnon de la Manif pour tous, au prétexte que la reconnaissance de l’homosexualité porte la légalisation de l’inceste et de la pédophilie. Côté mœurs, Rahni fut pourtant un actif soutien de Tariq Ramadan dans ses affaires de viol, du moins jusqu’à ce qu’elles nuisent à sa carrière à Roubaix chez Les Écologistes. Bien lui en a pris. Rahni travaille désormais comme « assistant local » de l’eurodéputée verte de Roubaix Majdouline Sbaï.

Tout cela explique la présence d’Houria Bouteldja dans un salon de gauche, bien qu’elle n’ait rien à voir avec la gauche. Sinon les gauchistes décrits ci-dessus, praticiens de la magouille et de l’entrisme.

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Les saloperies de la porte-parole des « Indigènes de la République » sont connues depuis quinze ans : « J’appartiens à ma famille, à mon clan, à mon quartier, à ma race, à l’Algérie, à l’Islam », martelait-elle dans Les Blancs, les Juifs et nous (La Fabrique, 2016). À cet islamo-pétainisme s’ajoute un antisémitisme sans ambiguïté, évoquant la mémoire de l’extermination des juifs comme une « religion civile européenne » à blasphémer ; et célébrant les défaitistes et collabos de 1940, comme Jean Genet « réjoui de la débâcle française en 1940 face aux Allemands » : « Ce que j’aime chez Genet, c’est qu’il s’en fout d’Hitler. » Si on est anti-raciste et antifasciste, on ne s’en fout pas d’Hitler. Si on est antifasciste, on combat Bouteldja.
À propos du président iranien et islamiste Ahmadinedjad, connu pour exécuter opposants, mécréants et homos, Bouteldja « exulte » quand il prétend que « Il n’y a pas d’homosexuels en Iran » : « Cette réplique m’a percé le cerveau. Je l’encadre et je l’admire. Ahmadinejad, mon héros. La Civilisation est indignée. Et moi j’exulte. »

Parmi les ordures qui auraient dû l’interdire de parole publique, celle de son exultation devant les assassinats d’enfants juifs perpétrés par Mohammed Merah : « Le 13 juillet 1998, je me suis endormie moi et me suis réveillée Zinedine Zidane. Le 21 mars 2012, je me suis couchée moi et me suis réveillée Mohamed Merah. »
Peu importe ses justifications alambiquées, seule une fière abjection permet d’écrire cela. Bouteldja ne sera jamais Zidane. Bouteldja, c’est Jean-Marie Le Pen avec ses provocations sur les chambres à gaz.

Elle défend maintenant le « patriotisme » comme seule « transcendance » capable de réunir les « blancs » et les « non blancs » : « Cette transcendance ne peut plus être le communisme, elle ne peut plus être le christianisme, cette transcendance ne peut pas être l’islam (et croyez bien que je le regrette). »
Bouteldja n’a rien à foutre dans un salon du livre organisé dans une Bourse du travail. Pelloutier, Guesde, Delory doivent faire des loopings dans leur tombe. Son projet est un capitalisme de couleur organisé par un État « décolonial ». Ce qui ne changerait rien à l’exploitation de tous par quelques-uns ni au pillage de la Terre. Il n’y a qu’à voir les dictateurs et pays du sud qu’elle tient pour héros et patrie, l’Iran et l’Algérie, des États policiers parmi les plus répressifs, les plus extractivistes, les plus réactionnaires.

La question reste de saisir pourquoi des gens d’ordinaire si « vigilants » sur les pêchés en pensées, en paroles, par action et par omission, promeuvent ce personnage ; alors qu’ils pourchasseraient comme fasciste tout « petit blanc » qui en dirait le centième.
Mais le plus scandaleux revient aux éditions des Étaques et à l’« Observatoire des libertés associatives » de susciter la confusion entre les dits quartiers populaires, leurs mouvements associatifs et citoyens, la lutte anti-raciste, et les courants religieux les plus obtus, stupides et réactionnaires. Comme s’il n’y avait pas parmi les populations d’origine étrangère dont ils prétendent se soucier, des syndicalistes, des écolos, des laïcs, des universalistes.


Des mécréants de toutes origines