Connaissez-vous la Société d’Accumulateurs Fixes et de Traction ? Lideur mondial dans les domaines civils et militaires de l’aérospatiale et des transmissions, c’est à elle qu’on doit la première de cinq gigafactories prévues en France en vue de la transition au tout-électrique. Car sans batteries, pas de smartphones, d’ordinateurs portables, de voitures électriques, d’objets connectés ni d’implants cérébraux.
Nouvelles locales
Dans le nord, on a connu les porteurs de missels, les Mulliez, Motte, Prouvost, Béghin, qui infestaient les politiques locales de leurs bondieuseries. Aujourd’hui, ce sont les éditions Les Étaques qui organisent à la Bourse du travail de Lille un « Salon du livre politique » au service de l’islamisme militant. Des maisons d’édition de toute la France ont confirmé leur présence il y a plusieurs semaines, mais les organisateurs n’ont dévoilé leur programme final qu’au dernier moment, avec la venue de la racialiste Houria Bouteldja – mais quelle différence entre racialisme et racisme ?
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Connaissez-vous Rio Tinto ? Le genre de multinationale extractive pointée par toutes les ONG de la planète pour ses dégâts écologiques ? Le 24 novembre dernier, le Conseil régional des Hauts-de-France lui attribuait une subvention de 147 000 euros pour produire, dans son entreprise Borax de Coudekerque, un dérivé de lithium et borate pour voitures électriques. Si la somme est modeste, la décision est emblématique : votée à l’unanimité des suffrages, droite, gauche, « écolos » compris.
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En 2015, trois événements marquent la bascule planétaire vers l’irrévocable Transition, à l’aide et à l’ère des gigafactories. La Transition c’est le changement dans la continuité. Une bouillie de « résilience », d’« adaptation » et de « collapsologie », à destination de jobards en quête de gourous et de bonimenteurs. Une bouillie de « participation citoyenne » et de « vision positive » qui tourne toujours en fin de compte aux « accommodements raisonnables » avec l’emballement technologique. On verra comment la « Vallée de la batterie » y contribue par pillage de matières premières, eau, espace, argent public et main d’œuvre.
Nouvelles globales
Trois personnes passées par le collectif STopMicro de Grenoble témoignent de la prise de pouvoir des Soulèvements de la Terre sur leur manifestation du 30 mars 2025 contre l’usine de microprocesseurs StMicro.
Sincèrement, depuis L’Enfer vert en 2013, on n’a jamais vu autant d’écolos soutenir l’industrie lourde, de collectifs, syndicats, partis, et mouvements plus ou moins gazeux financer ou réclamer qu’on finance jusqu’aux plus gros pollueurs du monde, sous prétexte d’« écologie ».
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Derrière leurs atours écolos, les transhumanistes ne luttent pas contre les nuisances. Technophiles et « résilients », ils comptent sur l’ingénierie génétique, la chimie et les nanotechnologies pour adapter la nature humaine et animale à un milieu saccagé.
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ChatGPT : deux « Républicains », deux « Démocrates », pareillement transhumanistes et investisseurs de l’ingénierie génétique, les technologies reproductives et la vie éternelle. Aucune limite morale ou juridique ne saurait les contredire, seulement l’apocalypse technologique - à laquelle ils sont préparés. Il faut parfois se frotter les yeux devant leurs projets et justifications.
Histoire & Culture
Poète révoltée par la laideur du monde industriel, nous devions rappeler quelle singulière « écologie passionnelle » nous
lègue la dernière des surréalistes. Cette biographie est suivie des Menaces et revendications d’Unabomber qu’Annie Le Brun contribua à publiciser.
Deux propositions culturelles ont interpelé notre service Culture. Le concert d’Astéréotypie, groupe de rock surréaliste aux textes écrits et chantés par quatre auteurs autistes. L’exposition Animalis Machina, une science-fiction plongée dans une entreprise d’animaux et de viande synthétiques. Deux propositions en but au transhumanisme, à la standardisation des vivants par les technologies reproductives.
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Ces deux rétifs à l’esprit d’église et de parti exprimèrent un dégoût assez similaire devant l’enrégimentation des hommes et des paysages par la société bureaucratisée, machinique, industrielle. Yourcenar, de son vrai nom Crayencour (l’anagramme a perdu une lettre), est la locale de cette Bibliothèque, née à Bruxelles, d’une lignée aristo flamande, élevée au Mont-Noir.
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« C’est en affranchissant les femmes qu’on affranchira le travailleur », réclame La Femme libre en 1832, la revue éditée par les prolétaires saint-simoniennes. Le premier mouvement féministe moderne, initié par Charles Fourier et le chef de l’Église saint-simonienne Prosper Enfantin, ne tarde pas à se scinder. D’un côté la branche technocratique et bienveillante, de l’autre la branche « lutte de classes ». Toute ressemblance avec des faits présents ne saurait être fortuite.